Bienvenue à l’orphelinat de Kithulampitiya, situé à Galle une ville connue pour sa ville fortifiée.
QUI SONT-ILS ?
L’orphelinat a été créé en 2004 suite au Tsunami. C’est le seul du sud du pays, il accueille environ 60 enfants entre 0 et 5 ans. Malheureusement, ces orphelins sont rarement adoptés. Une fois passé l’âge de 5 ans, ils vont dans un autre orphelinat allant jusqu’à 10 ans. La plupart des abandons sont dus à des grossesses précoces de jeunes srilankaise. Là-bas, il est mal vu d’avoir des rapports et encore plus des enfants hors mariage. L’autre partie sont des enfants handicapés, autistes, tétraplégiques…,
MISSION
Cette mission a été réalisée lors de mon premier voyage avec mon amie, Ariane. Nous avions trouvé cet orphelinat sur internet et contacté Noël, le coordinateur des volontaires. Nous ne savions pas comment nous allions réagir face à cette situation, si nous allions supporter cette dure réalité de la vie. Heureusement, nous avons réussi à trouver nos marques et à passer un mois incroyable avec notre famille d’accueil, le staff et ces enfants.
Coût : 800e/pers le mois (tout compris)
Oui, c’est un prix très élevé, mais c’était aussi notre première mission. Nous ne savions pas vraiment quels étaient les codes et les lois du volontariat. Avec du recul, je ne paierais plus jamais ce prix, mais ça reste une bonne expérience. Une partie était reversée à la famille d’accueil, une autre à l’orphelinat et le reste pour les frais de dossier.
Durée : 1 mois
CONDITIONS DE VIE
Nous étions logées chez la fille de notre coordinateur Noël. Notre famille vivait confortablement, nous avions une chambre à disposition et une salle de bain. À part les lits, qui étaient de la simple mousse sur une planche de bois, nous n’avons manqué de rien. Tous les midis, c’était Dal Bhat, une spécialité à base de lentilles, de riz et de différents accompagnements. Le soir, les menus étaient plus variés, mais toujours pas à mon goût. La cuisine étant épicée et n’aimant pas grand-chose, j’ai perdu pas mal de poids lors de ce séjour.
ORPHELINAT
Logées à 4 km de l’orphelinat, nous marchions jusqu’à 16km par jour. Selon les termes de notre mission, nous étions tenues d’y être les matinées et nous avions nos après-midi et week-ends off. La plupart des jours, nous étions présentes le matin et l’après midi, avec la pause déjeuner qui nous donnait l’occasion de faire un autre aller-retour. Parfois, nous prenions un tuk-tuk, mais n’ayant pas un gros budget nous avons vite pris sur nous pour marcher jusqu’à l’orphelinat sous 30°.
L’orphelinat se découpait en plusieurs tranches d’âge. Les bébés de 0 à 6 mois dans la nurserie. Ceux entre 6 mois et 1 an, le plus souvent à l’intérieur dans un parc délimité par une barrière. De 1 an à 3 ans dans un parc différent et dehors. Au-dessus de 3 ans, ils avaient école le matin pour finir et récréation les après-midi dehors.
ARRIVÉE
À notre arrivée, nous étions un peu perdues. Le staff n’était pas très aimable et ne nous incluait pas dans les tâches. Les premières journées, nous passions notre temps avec les enfants de 1 à 3 ans dans le parc intérieur. L’acclimatation a été difficile, nous n’étions pas là seulement pour “câliner” les enfants mais pour soulager le personnel qui était en sous-effectif. Après plusieurs jours d’observation, nous avons pris des initiatives. À 10h, il fallait changer les draps et laver les matelas, à 11h, c’était la douche pour une tranche d’âge puis une autre…. C’est ainsi que le staff nous a petit à petit accepté et a appris à nous faire confiance en nous donnant de plus en plus de tâches. Il faut savoir que le personnel était très méfiant des étrangers, beaucoup comparent à leur culture et jugent leur manière de faire.
HYGIÈNE
Les premiers jours, nous étions surprises par leur technique. Beaucoup de choses étaient difficiles à comprendre pour nous qui avons une culture si différente. Il est vrai que l’hygiène n’y est pas irréprochable, mais le personnel faisait de son mieux pour garantir le bonheur de ses enfants. Par exemple, les enfants ont tous les cheveux rasés à cause des poux. Bien sûr Ariane et moi n’avons pas échappées à une infestation, d’où les foulards. Il y a également leurs “couches”, des carrés de tissus repliés d’une manière très précise. Après quelques essais, nous étions devenues des expertes dans le change de bébé. Manquants de temps et de personnel, les enfants n’étaient pas nettoyés après les pipis ce qui leur créait des plaies au niveau du sexe. Seulement un peu de talc, un nouveau linge et hop ! Le moment de la douche, c’était une chaîne d’enfant avec un jet d’eau et chaque passage ne devait pas durer plus de 1 min.
QUOTIDIEN
Au début, nous étions vraiment surprises de ne pas voir les enfants avec des jouets. Pourtant, le centre avait à sa disposition des montagnes de jouets. Nous avons vite compris… Étant des enfants avec un passé difficile, leur premier réflexe était de les casser, de se taper avec ou encore d’étriper les peluches pour se fourrer le rembourrage un peu partout. En bref, leur donner des jouets nécessitait beaucoup de surveillance et de temps, ce que le staff n’avait pas.
Concernant la nourriture, toutes les semaines, des donations étaient faites, ils n’en manquaient pas. Par contre, l’eau, c’est une autre histoire. N’étant pas potable, il fallait la faire bouillir, ce qui nécessite pas mal de temps. Boire beaucoup voulait dire beaucoup de pipi et là, c’est une autre histoire. Les carrés de tissus n’étaient pas très étanches, on passait nos journées à ramasser le pipi dans le parc où nous étions avec les enfants. J’avoue que le plus dur était de les voir se jeter dedans pour boire l’urine de leurs compagnons…
Étants des enfants avec des traumatismes et des handicaps nous avons fait face à des situations plutôt déconcertantes. Les enfants tétraplégiques et paraplégiques étaient laissés dans leur berceau et pour les plus vieux sur des chaises. Il y avait également plusieurs formes d’autismes ce qui rendait les enfants violents avec nous et les autres. J’ai été mordue et frappée à plusieurs reprises. Encore une fois, il n’y avait pas assez de personnel. S’occuper d’un enfant handicapé requiert l’attention totale d’une seule personne, qui, dans ce cas, ne s’occupera pas des autres. Un kiné venait tout de même plusieurs fois par semaine pour apporter leur apporter des soins.
ressenti
Il faut bien comprendre que pour 60 enfants le staff comportait seulement 5 personnes. Oui, c’était difficile, oui ça pourrait être mieux, mais ce qui comptait pour nous c’était l’amour de ces femmes qui faisaient tout ce qu’elles pouvaient. En plus de ça beaucoup de locaux et d’étrangers faisaient des donations. Un volontaire américain et paysagiste à même rénové entièrement leur parc de jeux. Cette expérience nous laissera des souvenirs incroyables et nous pensons, encore aujourd’hui à tous ses enfants.